Manger va-t-il devenir trop cher ?

L’inflation constitue actuellement un sujet inquiétant pour de nombreux ménages. Sans parler des autres causes, l’instabilité politique et la crise sanitaire ont encore renforcé ces problèmes depuis quelques années. En conséquence, les gens sont désormais confrontés à des difficultés à se nourrir correctement. De plus, les choix alimentaires sont souvent contraints et remis en question à cause des systèmes de production et de distribution. Le pouvoir d’achat des consommateurs se retrouve ainsi en péril. Comment certains pays européens agissent face à cette inflation et ces crises alimentaires ? Focus.

La hausse des prix des fruits et légumes français incitent de nombreux consommateurs à choisir d’autres solutions

Bien que le début de cette saison semble être prometteur pour certains agriculteurs, une hausse généralisée des prix des fruits et légumes français a été constatée. Pour les arboriculteurs, par exemple, c’est une année de gloire puisque leurs récoltes s’annoncent très bonnes. Cela ne concerne toutefois pas le prix des abricots qui a connu une baisse de 21%, contrairement aux autres fruits.

En France, les prix des fruits et légumes locaux sont devenus un sujet bouleversant. En effet, c’est une problématique qui inquiète la plupart des consommateurs. Certains d’entre eux ont même décidé de se tourner désormais vers les fruits espagnols qui sont moins chers. C’est tout de même évident car se focaliser sur l’écart des prix est important pour certains foyers.

Pour illustrer la situation, en ce moment, 500 g d’asperges locaux coûtent 4,51 euros, alors qu’ils étaient sous la barre de 4,33 euros en avril 2022. Pour 250 g de tomates cerise de l’Hexagone, ils coûtent 2,83 euros contre 2,80 euros l’année dernière. Cette tendance semble d’ailleurs se généraliser avec les légumes comme le concombre par exemple.

Les prix de l’alimentation ont créé un débat entre les autorités

La population s’interroge actuellement sur les mesures prises par l’Etat face à cette hausse incessante du taux d’inflation. En France, l’autorité mise en place a établi une stratégie visant non seulement à bloquer les prix de l’alimentation, mais surtout de les faire diminuer. Plus précisément, il s’agit d’un engagement des industries agroalimentaires.

A partir de ce mois de juillet 2023, les consommateurs espèrent que cette politique portera ses fruits. Bruno le Maire, ministre de l’économie français actuel, annonce même qu’il y aura des sanctions sévères pour ceux qui osent conserver leur prix. Cette initiative a été spécialement prise pour épargner les familles modestes et à faible revenus.

De son côté, la Fédération de l’industrie alimentaire belge n’accepte guère toute initiative de blocage de prix. Les entreprises agroalimentaires sont déjà sous-pression face à la concurrence avec la grande distribution. Selon la FEVIA, l’Etat ne doit en aucun cas intervenir puisque les entreprises font le nécessaire pour contrôler et conserver la barre des prix.

Une situation préoccupante : la faim persiste en France et dans le monde

Selon les statistiques, à peu près 2,4 millions de citoyens français ont eu recours à l’aide alimentaire. Ce chiffre a triplé depuis environ 10 ans. Toutefois, les sondages montrent qu’une personne sur dix mange à sa faim. Malgré les efforts de l’Etat et des organisations non-gouvernementales, la France traverse une crise alimentaire inquiétante actuellement.

En avril 2023, les prix des denrées alimentaires en France ont augmenté de 15% par rapport à l’année précédente. Le pain, les pâtes, la viande et les légumes frais sont les plus concernés par cette hausse notable. Pour le cas des céréales, la hausse est due essentiellement à la crise sanitaire et aux tensions géopolitiques. Pour rappel, 80% des achats de blé étaient simplement des spéculations financières.

A l’échelle mondiale, le taux de la population sous-alimentée s’accroît jusqu’à 10%. Ce n’est pas tout, les statistiques montrent également que le taux de la population n’ayant pas profité d’une alimentation saine grimpe jusqu’à 40%. Il est évident que ces faits sont en rapport avec la montée des prix alimentaires.

Certains acteurs financiers tirent profit des crises alimentaires

Après une longue analyse, les ONG telles que CCFD – Terre solidaire et Foodwatch ont constaté une financiarisation des marchés des matières premières agricoles. Ils critiquent notamment les pratiques spéculatives et le manque de transparence de certains acteurs financiers. Ces derniers sont constitués principalement des banques, des fonds d’investissement et des assurances.

En effet, ces acteurs profitent des crises alimentaires actuelles pour en tirer des bénéfices. Selon cette étude, ils ont déjà réalisé à peu près 70% des achats sur le marché du blé, en juin 2022, dont 80% de ces transactions n’étaient qu’à des fins spéculatives. Jean-François Dubost, directeur du plaidoyer du CCFD – Terre solidaire reste ferme quant à ces pratiques et s’oppose à cet énorme problème.

De leur côté, les dix principaux fonds d’investissement sur les marchés des céréales et du soja ont réalisé près de 2 milliards de dollars de profits au cours du premier trimestre 2022. De même, les vingt plus grandes entreprises agroalimentaires ont connu des bénéfices records de plus de 53 milliards de dollars au cours des deux dernières années. Ces gains ont évidemment déjà été distribués à leurs actionnaires.

Des responsables politiques interpellés pour agir contre la spéculation alimentaire

Karine Jacquemart, dirigeante de l’entreprise Foodwatch France, exprime sa frustration par rapport à l’absence de solutions mises en avant par les responsables politiques face à ces abus sur les marchés. Selon ses explications, elle vient de mobiliser plus de 100 000 citoyens via une lettre. Son objectif est tout simplement la solidarité pour mettre fin aux problèmes alimentaires qui touchent le monde.

Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, elle souligne sa responsabilité en présentant les multinationales agroalimentaires comme des solutions. Elle n’exige pourtant pas leur engagement à lutter contre la spéculation alimentaire. Les deux organisations, à savoir Foodwatch France et CCFD – Terre solidaire, appellent les politiciens à prendre des mesures déjà identifiées.

Celles-ci incluent la réduction des limites de position pour diminuer la spéculation excessive, ainsi que l’exclusion des investisseurs financiers qui spéculent sur les matières premières agricoles. Elles insistent également sur la nécessité d’une plus grande transparence sur presque tous les marchés afin d’éviter les problèmes et les conséquences possibles.

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