Face à la situation actuelle, de nombreux départements cherchent à aider la population à mieux se nourrir à présent. C’est le cas notamment de la Gironde et de Montpellier qui expérimentent la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation. Voici quelques éclaircissements à ce sujet !
Un dispositif inspiré du système de santé
Depuis quelques années, la situation alimentaire de la population commence à devenir de plus en plus inquiétante. De nombreux étudiants sont contraints de sauter des repas alors que d’autres personnes ont désormais recours aux Restos du Cœur pour se nourrir. Les chiffres des fréquentations dans ces lieux sont en forte augmentation en 2023 par rapport à l’année dernière.
Afin d’y remédier, différentes solutions sont proposées. Parmi les plus intéressantes se présente le concept d’une sécurité sociale de l’alimentation initiée par plusieurs organisations. Celle-ci permettrait aux bénéficiaires d’accéder à certains produits d’une valeur de 150 euros. Cette aide s’adresse ainsi à toute personne dans le besoin, enfant compris, chaque mois.
Le dispositif ne se limite cependant pas à une simple allocation mensuelle. Prenant exemple de la fameuse carte vitale utilisable chez le médecin, ce système profiterait à tout le monde, quel que soit son revenu. Bien entendu, un tri spécifique des produits éligibles au concept est à envisager afin de ne sélectionner que des aliments de qualité, principalement bio ou en circuit court.
Des cotisations pour financer cette forme de soutien alimentaire
Selon les estimations, la mise en place d’un tel dispositif social s’élèverait à 120 milliards d’euros environ par an. Cela nécessite évidemment une source de financement fiable qui pourrait provenir d’une cotisation généralisée. Pour l’heure, les débats sont encore ouverts si celle-ci devrait être déduite des parts salariaux, patronaux ou de la valeur ajoutée des entreprises.
Quoi qu’il en soit, un modèle semblable est déjà en cours d’expérimentation à Montpellier à présent. Lancée en janvier 2023, la « caisse alimentaire commune » se présente comme une allocation alimentaire mensuelle d’une valeur de 100 euros. Celle-ci est, pour le moment, financée par des subventions d’acteurs locaux et des cotisations de certaines personnes.
Concernant l’utilisation de cette forme de sécurité sociale de l’alimentation, des cibles ont été particulièrement sélectionnées. Cette caisse permet de trouver une alternative à la grande distribution en privilégiant les marchés coopératifs et les achats en lien direct avec des producteurs. L’objectif étant d’aider les personnes dans le besoin tout en luttant contre le réchauffement climatique.
Un projet social ambitieux soutenu par les instances départementales
L’idée de mettre en place cette sécurité sociale de l’alimentation séduit aussi le département de la Gironde actuellement. D’après le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, la commune envisage d’adopter cette pratique en s’inspirant du système de la carte vitale. Les produits éligibles au programme seront néanmoins sélectionnés démocratiquement de manière efficace et transparente.
Un « conseil citoyen » constitué de 40 membres sera établi dans ce sens. Celui-ci va collaborer avec le département, la ville de Bordeaux et le collectif Acclimat’action afin de trouver la meilleure solution pour appliquer ce dispositif. L’objectif principal est évidemment de garantir une nourriture saine à la population et d’assurer un bon revenu aux producteurs de proximité partenaires au projet.
Les perspectives d’une sécurité sociale de l’alimentation généralisée ne sont toutefois pas à écarter. De plus en plus d’élus écologistes soutiennent cette initiative. C’est le cas notamment de Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie et de Sandrine le Fleur, députée Renaissance. Un débat public national est d’ailleurs prévu dans les prochains mois permettant à ce sujet d’être au centre de l’événement.